Auteur : MONTALESCOT Tiphaine - Date de soutenance : 07/04/2020
INTRODUCTION : L’insomnie chronique est un trouble du sommeil fréquent en soins primaires et la thérapie cognitive-comportementale (TTC) est recommandée en première intention depuis 2006. Si les médecins sont nombreux à vouloir limiter le recours aux hypnotiques peu d’entre eux ont recours aux techniques de TTC. L’objectif de cette étude était d’explorer les ressentis des médecins généralistes dans la prise en charge non médicamenteuse de l’insomnie chronique.
METHODE : étude qualitative, analysée en théorisation ancrée sur
des médecins généralistes de la région parisienne par entretien individuels semi dirigés.
RESULTATS : Onze entretiens ont été réalisés. Bien qu’il soit en première ligne dans la prise en charge, l’intérêt du médecin pour l’insomnie est parfois aléatoire et seule la fréquence de cette plainte le contraint à trouver des solutions. La complexité des situations et les difficultés d’adresser le patient aux spécialistes participent à son isolement face au patient. Les patients sont souvent perçus comme exigeants, en attente d’une solution miracle et manquant d’écoute, ceux sous hypnotiques au long cours sont souvent stigmatisés. Les multiples pressions exercées sur le médecin lors de la consultation pour insomnie semblent le pousser à remettre en cause son statut de « bienfaiteur » et sont à l’origine d’un sentiment d’impuissance. Cependant, sa capacité à développer une approche centrée patient confère au médecin généraliste le principal outil nécessaire à la prise en charge de l’insomnie chronique par TTC. La formation ne serait ainsi que le vecteur d’une prise de confiance en ses capacités et un moyen de sortir de l’inertie. Accepter une prise en charge chronique serait, pour le médecin, une des clés pour sortir du cercle vicieux de l’impuissance
CONCLUSION : L’approche centrée patient du médecin généraliste est plus que tout au cœur de la prise en charge non médicamenteuse de l’insomnie.