Auteur : ROCHARD Anaïs - Date de soutenance : 13/10/2022
Contexte : Devant une exposition croissante aux écrans dans notre quotidien, de nombreuses études ont prouvé les effets délétères d’une surexposition aux écrans. Si les représentations et pratiques des médecins généralistes concernant la prévention à la surexposition aux écrans ont déjà été étudiées, peu d’études se sont intéressées au point de vue des enseignants semblant être pourtant des acteurs principaux de cette prévention.
Objectif. Étudier les représentations et pratiques des enseignants autour du repérage et de la prévention à la surexposition aux écrans des enfants de 3 à 6 ans.
Méthodes. Une étude qualitative avec analyse phénoménologique a été menée de janvier 2021 à mai 2022, auprès d’enseignants de maternelle exerçant en Ile de France (échantillonnage raisonné homogène). Les entretiens semi-dirigés ont été réalisés à l’aide d’un guide d’entretien abordant le vécu de leurs pratiques et leurs stratégies d’adaptation. Réalisés de visu, ils ont été enregistrés et retranscrits manuellement, menés jusqu’à suffisance des données. Une analyse par codage ouvert puis thématique a été réalisée avec triangulation des données. Un modèle d’interaction a été réalisé.
Résultats. Notre étude confirme le caractère omniprésent des écrans au sein de la société actuelle. Face à cette exposition massive, les enseignants se posent légitimement la question de l’addiction aux écrans. Les enseignants constatent des mutations en lien avec les écrans tant sur les valeurs sociétales que sur les inégalités sociales, l’éducation parentale mais également le comportement des enfants. Face à cette surexposition, les enseignants peinent à trouver leur place dans une démarche de prévention. Ils rencontrent des difficultés croissantes à exercer leur métier, conséquences de la dégradation de leurs conditions de travail et de leur image au sein de la société. Dans nos résultats, ils semblent de bons acteurs de repérage des effets néfastes des écrans. Ils effectuent déjà de façon individuelle des actions de prévention auprès des enfants mais aussi des parents en prodiguant des conseils reprenant les différentes recommandations françaises. Malgré cela, ils se heurtent à plusieurs freins : difficulté à aborder le sujet avec les parents, manque de formations et de moyens financiers consacrés à des projets de prévention. Leur place comme acteur de prévention reste à trouver parmi les multiples acteurs déjà présents, notamment les médecins généralistes, autre acteur principal de première ligne.
Conclusion. La prévention de la surexposition aux écrans est un sujet majeur et d’actualité. Les enseignants ont une véritable place à jouer comme acteurs de cette prévention aux côtés des médecins généralistes. Des actions de coordinations pourraient être mises en oeuvre afin d’aboutir à un plan de santé publique impliquant ces deux acteurs.