Auteur : LAZARD Victor - Date de soutenance : 10/10/2019
Contexte. Les Inégalités sociales de Santé (ISS) sont une réalité bien connue en France. Malgré leur inscription dans les stratégies de politiques de santé, elles n’ont aucune tendance à régresser. Le Médecin Généraliste (MG) en tant que « gatekeeper » peut repérer les populations vulnérables. A ce titre le Collège de la Médecine Générale (CMG) a émis des recommandations sur l’enregistrement de 16 indicateurs sociaux. L’objectif de ce travail était d’étudier le recueil standardisé de ces indicateurs en médecine générale.
Méthodes. Analyse statistique à partir des données obtenues par le logiciel métier Alma-Pro® lors de l’étude « Recotest ». Ont été inclus les patients ayant eu au moins un indicateur social renseigné en dehors de l’onglet « état civil » d’octobre 2015 à juin 2016.
Résultats. 42 107 patients (23,7%) ont été inclus. L’indicateur social le mieux renseigné était la profession à 75,3%, puis l’exonération du ticket modérateur à 21,3% et l’assurance maladie obligatoire à 13,3%. L’assurance maladie complémentaire n’était jamais renseignée. Les autres indicateurs étaient remplis à 2%. Une tendance se dessinait chez les patients avec ≥ 3 indicateurs sociaux renseignés en faveur d’une population âgée suivie par un MG traitant. Une typologie de MG semblait apparaitre selon leur sensibilisation au ISS.
Conclusion. L’enregistrement standardisé des indicateurs sociaux par les MG, basé sur une connaissance empirique, semble éloigné des recommandations actuelles. Une amélioration de la formation, la sensibilisation à la notion d’équité en santé, le travail pluriprofessionnel et la perspective d’une valorisation financière de ces actes seraient des leviers mobilisables.