Auteur : GUILLO Vincent - Date de soutenance : 04/01/2022
Introduction : La recherche en médecine générale présente un retard par rapport aux autres spécialités. La thèse, première étude de la plupart des médecins, est une porte d’entrée dans la recherche. Il semble intéressant d’identifier les difficultés rencontrées par les internes lors de ce travail et de proposer des améliorations adaptées. Un premier contact plus attrayant pourrait en effet plus facilement inciter à continuer des travaux de recherche par la suite. Les études déjà menées à ce sujet rapportaient principalement des difficultés en lien avec l’identification d’un sujet pertinent, un manque de temps, de motivation, des difficultés de recherches bibliographiques et pour trouver un directeur de thèse. Les internes étaient surtout en demande d’un meilleur accompagnement par la faculté, d’une aide à l’identification du directeur de thèse, du sujet, et d’un renforcement du poids scientifique de la thèse. De son côté, la faculté de médecine générale de Sorbonne Université s’implique déjà dans l’accompagnement des internes (séminaires d’introduction à la recherche, de méthodologie de recherche, ateliers d’aide en petit groupe, …).
– Quelles sont les difficultés rencontrées par les étudiants de Sorbonne Université ?
– Sont-elles les mêmes que celles évoquées dans les autres universités ?
– Quelles sont les attentes des étudiants en vue d’une amélioration des conditions de réalisation de leur thèse ?
Méthodologie : une étude quantitative épidémiologique descriptive transversale a été effectuée. Un auto-questionnaire a été créé et distribué aux internes inscrits à la faculté de médecine, de la TCEM1 (Troisième Cycle des Études Médicales) à la TCEM6 de décembre 2019 à juillet 2020.
Résultats principaux : les étudiants ont un vécu globalement mauvais de leur travail de thèse (77% de vécu « difficile »). Ils manquent de motivation pour ce travail (67% des étudiants étaient peu voire pas du tout motivé) dont l’intérêt échappe à la majorité. Les internes ont tout particulièrement des difficultés à se lancer (pour 68% d’entre eux). Les aides déjà en place sont globalement peu appréciées, peu utilisées. Concernant les points positifs, il apparaît qu’une large majorité de projets de thèse aboutit (seuls 12% des étudiants ont eu à changer de projet en cours de route), et que l’accompagnement fourni par les directeurs de thèse est globalement de très bonne qualité (la note maximale a été donnée par la majorité des internes à leur directeur de thèse, et ce dans toutes les catégories évaluées). Concernant les aides à mettre en place, les internes sont en demande de repères et d’un encadrement plus soutenu. Ils ressentaient le besoin d’être aidés lors des premières étapes du travail de thèse (49% des répondants avaient « énormément » besoin de proposition/suggestion de sujets de thèse, 48% de séances d’aide à l’émergence d’idée de sujet, 59% d’une identification claire des praticiens intéressés par la direction de thèse).
Conclusion et implications : Le vécu du travail de thèse est globalement mauvais, et les internes sont en demande d’encadrement. Afin de renforcer l’encadrement du travail de thèse, il pourrait être profitable de proposer des séminaires supplémentaires au cours desquels seraient étudiés des anciens travaux jugés « de qualité », des séminaires dédiés à l’émergence d’idées de thèse, ainsi que de rendre possible un recours plus fréquent, informel, à une aide en cas de questionnements. De nombreux outils ont été développés par le Département de Médecine Générale de Paris 6 (MOOC dédiés à la thèse, séances d’aides à la thèse sur des thématiques variées, page web dédiée à la recherche qualitative). Il serait intéressant d’évaluer l’impact de ces nouveaux outils sur le vécu de thèse des internes actuels