Auteur : LE CORRE Mélanie - Date de soutenance : 18/10/2016
CONTEXTE ET OBJECTIFS : Le diabète de type 2 est une maladie fréquente avec une morbimortalité élevée en France. L’élévation de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) reflète l’hyperglycémie chronique et est associée à la survenue de complications microvasculaires et macrovasculaires. Les dernières recommandations HAS 2013 sur la prise en charge médicamenteuse du diabète de type 2 définissent de nouvelles cibles d’HbA1c. Elles proposent un algorithme de traitement et une escalade thérapeutique en fonction du terrain du patient, de l’écart à son HbA1c cible, et des traitements précédemment reçus.
L’objectif de ce travail était d’évaluer la qualité méthodologique de l’élaboration de ces recommandations, afin de définir leur pertinence clinique dans la pratique de la médecine générale.
MATERIEL ET METHODES : L’évaluation a été réalisée par des internes de Médecine Générale à l’aide de la grille AGREE 2, un outil validé d’évaluation des Recommandations de Bonne Pratique (RBP). Il s’agissait d’une évaluation selon 23 items, répartis en 5 domaines, sur une échelle de Likert à 7 catégories. Pour chaque item et domaine ont été calculés la note moyenne, le score standardisé (SS) et la médiane, avant d’interpréter ces résultats.
RESULTATS : 10 internes ont participé à cette évaluation. Les scores standardisés obtenus étaient les suivants : Champs et objectifs : 81% ; Participation des groupes concernés : 51% ; Rigueur d’élaboration : 48% ; Clarté et présentation : 78% ; Applicabilité : 55%; Indépendance éditoriale : 58%. Les meilleurs scores concernaient la présentation et la lisibilité de la RBP. Les domaines concernant la déclaration de conflits d’intérêts, la méthodologie de recherche de preuves et l’applicabilité ont obtenu les scores les plus bas ainsi que les taux de réponses les plus faibles.
CONCLUSION : Si l’évaluation par la grille AGREE 2 ne montrait pas d’erreur méthodologique majeure, la principale limite de ces RBP était le faible niveau de preuve. Les données récentes ne montrent pas de réelle efficacité clinique des anti-diabétiques oraux, aussi il semble que l’HbA1c doive être remise en cause en tant que critère de suivi et d’équilibre de traitement. L’assouplissement des cibles d’HbA1c est un premier changement dans ce sens. L’accent doit être mis sur les règles hygiéno-diététiques et l’éducation thérapeutique afin de favoriser la qualité de vie du patient.