Vécu des internes en médecine atteints du syndrome de l’intestin irritable

Auteur : AUTIER Clotilde - Date de soutenance : 28/10/2021

En 2016, un quart des internes en médecine considère sa santé comme moyenne ou mauvaise. À la croisée de la santé physique et de la santé mentale, considérer les troubles fonctionnels est important lorsque l’on s’intéresse à leur qualité de vie. La multiplicité des troubles fonctionnels nous a conduit à centrer notre recherche sur le syndrome de l’intestin irritable. L’objectif est d’explorer le vécu des internes en médecine atteints du syndrome de l’intestin irritable.
Il s’agit d’une étude qualitative par analyse interprétative phénoménologique portant sur douze entretiens individuels semi-dirigés d’internes en médecine atteints du syndrome de l’intestin irritable.
Le vécu des internes atteints du syndrome de l’intestin irritable est celui d’un cercle vicieux. La souffrance, physique et psychique, est perçue comme à la fois la cause et la conséquence d’un mal-être plus global. Des facteurs viennent catalyser ce cercle vicieux : une histoire de vie fragilisée, des facteurs de stress surajoutés dont les études de médecine, le tabou de la maladie et son absence de reconnaissance par la société et par les pairs, le conflit identitaire entre médecin et malade et ses répercussions dans le recours aux soins et la relation avec les patients.
Un progrès dans la connaissance mais surtout la reconnaissance du syndrome de l’intestin irritable apparait nécessaire pour améliorer le vécu des patients atteints. Dépister le mal-être doit conduire à un accompagnement global. Une approche centrée patient plutôt que maladie est préconisée. Pour les internes, l’enjeu est de lever les freins à leur recours aux soins et limiter le conflit identitaire médecin-malade.