Parcours de soins des femmes enceintes en fonction du repérage précoce d’un mal-être psychologique – Etude pilote

Auteur : DOMINJON Laure - Date de soutenance : 06/11/2020

Introduction : En France, la prévalence du mal-être psychologique chez les femmes enceintes a été estimée à 10%. Le mal-être psychologique est souvent sous-évalué et semblerait être associé à une morbidité physique et psychologique, maternelle et infantile, prénatale accrue ainsi qu’à des troubles émotionnels et relationnels postnataux. Cette étude pilote visait à évaluer l’impact d’un repérage précoce et systématique d’un mal-être psychologique sur le parcours de soins des femmes enceintes et leur santé mentale.
Méthodes : Cette étude pilote, interventionnelle a été réalisée dans trois arrondissements de Paris (13ème, 19ème et 20ème) et a comporté deux groupes : un groupe de femmes enceintes bénéficiant d’un repérage précoce et systématique d’un mal-être psychologique, au 1er trimestre de grossesse, par la question unique « Comment vous sentez-vous sur le plan psychologique au cours de cette grossesse? »; et un groupe de femmes enceintes suivies de façon classique.
Résultats : Les femmes du groupe avec intervention ont toutes bénéficié du repérage précoce par la question unique, elles avaient plus souvent bénéficié d’un entretien prénatal précoce et avaient plus fréquemment l’impression que leur prise en charge médicale avait amélioré leur bien-être psychologique au cours de la grossesse (p < 0,05). Contrairement aux femmes du groupe sans intervention qui ont significativement moins parlé de leurs difficultés psychologiques, ont eu plus de difficultés à en parler, à réaliser la prise en charge lorsqu’elle était proposée ou à consulter pour celles-ci (p < 0,05). Conclusion : Le repérage précoce et systématique d’un mal-être psychologique par la question unique semblerait modifier positivement le parcours de soins des femmes enceintes ayant un mal-être psychologique. De plus, il se pourrait que ce repérage permette d’améliorer le bien-être psychologique des femmes enceintes au 2ème trimestre de grossesse, cette hypothèse devra néanmoins être validée dans une étude ultérieure de plus grande ampleur.