Auteur : PETITDEMANGE Solène - Date de soutenance : 23/05/2019
Contexte: Actuellement, la France n’assure la scolarisation des enfants atteints de TSA qu’à 50%, alors que depuis 2005, les enfants présentant des TND sont, au même titre que les autres, inscrits de droit à l’établissement scolaire le plus proche de leur domicile. Augmenter la scolarisation des enfants avec un TND fait partie des 5 grands engagements de la stratégie nationale du 4e plan autisme 2018-2022. Dans ce travail, j’interroge les professionnels de première ligne afin de proposer des solutions concrètes pour la scolarisation des enfants avec un TND en milieu ordinaire. J’étudie donc le vécu des enseignants dans la scolarisation des enfants avec un trouble du neurodéveloppement.
Méthode : Une étude qualitative, par entretiens semi-dirigés menés jusqu’à saturation des données, a été conduite entre avril 2018 et juillet 2018 auprès d’enseignants dans l’élémentaire en Ile-de- France. Après retranscription, une analyse descriptive et par théorisation ancrée a été réalisée.
Résultats: Dix entretiens ont été réalisés. Les enseignantes interrogées décrivent le système d’adaptation de la scolarisation aux enfants avec un TND comme complexe avec des procédures trop longues. De plus, elles sont mal informées sur le fonctionnement de ce système. L’école ordinaire manque de moyens pour mettre en place les mesures voulues par la Loi 2005. Les enseignantes ne sont pas assez formées sur les TND et manquent d’information sur les aides qu’elles ont à leur disposition pour les soutenir dans l’enseignement. Concernant les parents, les enseignantes les décrivent comme perdus et épuisés. Le dialogue avec ceux-ci est parfois compliqué à cause du déni. Or, la prise de conscience des parents est nécessaire à l’avancée des soins de même que la relation de confiance et la collaboration avec l’enseignante. Concernant le médecin traitant, les enseignantes ne comprennent pas sa passivité devant des troubles pourtant évidents. Les enseignantes doivent parfois endosser un rôle médical. Elles souhaiteraient que le médecin traitant soit plus présent auprès des parents. Pour l’enfant avec un TND, un milieu scolaire inadapté peut être violent pour lui et préjudiciable pour son développement. Face à ces difficultés, les enseignantes se sentent seules, abandonnées par l’Education Nationale, démunies et dépassées. Elles s’investissent, malgré tout, dans la recherche de solutions en faisant appel à leurs propres ressources. Elles souhaiteraient plus de communication avec les médecins, une meilleure coordination entre les acteurs et un travail en équipe.
Conclusion : Malgré les difficultés rencontrées, les enseignantes interrogées soutiennent l’inclusion en milieu ordinaire des enfants avec un TND car elles en perçoivent le bénéfice chez ces enfants mais également chez les autres élèves. Notamment en améliorant l’intégration sociale de l’enfant avec TND et la tolérance de sa « différence» par les autres élèves. Il est donc important de continuer à chercher des solutions pour améliorer les conditions de scolarisation des enfants avec un TND. Pour cela, il serait intéressant d’interroger d’autres acteurs comme les AVS ou les médecins scolaires.